Le 09/09/2020 
2 minutes La puce qui infeste nos animaux de compagnie porte le nom de Ctenocephalides Felis. Malgré son nom, elle ne se limite pas aux chats et représente également l’espèce la plus courante chez les chiens.
Ces parasites minuscules de 1 à 4 millimètres constituent un véritable fléau. Une seule femelle pond jusqu’à 50 œufs par jour, transformant rapidement votre domicile en nurserie pour parasites.
Au-delà des démangeaisons, les puces transmettent des maladies, causent des allergies sévères et peuvent même infester les humains
Le cycle de vie de la puce : comprendre pour mieux combattre
Le cycle de vie de la puce comprend quatre étapes : œuf, larve, nymphe et adulte. La compréhension de ce cycle est fondamentale pour un traitement efficace.
À tout moment, seulement 5% de la population de puces se trouve sous forme adulte visible sur les animaux, tandis que 95% reste invisible dans l’environnement. Cette répartition explique pourquoi traiter uniquement l’animal sans l’environnement reste voué à l’échec.
Les œufs
Les femelles pondent 20 à 50 œufs par jour après leur premier repas sanguin. Ces œufs blancs de 0,5 millimètre tombent rapidement dans l’environnement : tapis, moquettes, parquet, canapés et paniers. Ils éclosent en 2 à 10 jours selon la température.
Les larves
Ces petits vers blanchâtres de 2 à 5 millimètres fuient la lumière et s’enfouissent dans les endroits sombres. Elles se nourrissent de débris organiques et surtout de crottes de puces adultes composées de sang digéré. Ce stade dure 5 à 11 jours.
Les nymphes
Les larves tissent un cocon protecteur dans lequel elles se métamorphosent en puce adulte en 1 à 3 semaines. La particularité remarquable : la puce peut rester en dormance dans son cocon jusqu’à un an. Le cocon résiste aux traitements insecticides.
La puce détecte la présence d’un hôte grâce aux vibrations, à la chaleur et au CO2, puis émerge instantanément pour sauter sur lui.
Les adultes
Elles se nourrissent de sang quelques secondes après avoir trouvé un animal. Sans hôte, une puce meurt en 4 jours, mais sur un animal elle peut vivre plusieurs mois. C’est sur l’hôte que les femelles s’accouplent et recommencent à pondre.
Les symptômes d’une infestation de puces
Grattage excessif
Le premier signe observable reste le grattage excessif, particulièrement aux flancs, à la base de la queue, au bas du dos et au ventre. Votre animal se gratte frénétiquement et peut se blesser en se mordillant la peau.
Des petits boutons rouges, une peau irritée et des croûtes apparaissent.
Excréments de puces
Même sans voir les puces, leurs excréments constituent une preuve irréfutable : ces petits grains noirs en forme de virgule dispersés dans le pelage.
Test du mouchoir humide : déposez ces grains sur un mouchoir blanc humidifié. Si une auréole rouge-brun se forme, il s’agit de sang digéré, donc de crottes de puces.
Démangeaisons intenses en cas d’allergie
Certains animaux développent une allergie à la salive de puce (DAPP). Une seule piqûre suffit à déclencher des démangeaisons intenses persistant jusqu’à 3 semaines.
Les animaux allergiques présentent des dépilations importantes et des croûtes sur tout le corps. Une fois sensibilisé, l’animal le reste toute sa vie.
Anémie
Dans les infestations massives chez les jeunes animaux, les puces provoquent une anémie : muqueuses pâles, fatigue et faiblesse.
Les puces transmettent également le ténia lorsque l’animal ingère des puces infectées en se léchant
Les traitements efficaces contre les puces
Pour l’animal
Plusieurs options existent selon vos besoins :
- Les pipettes spot-on s’appliquent entre les omoplates et protègent 3 à 4 semaines. Les comprimés oraux agissent dès 4 heures et durent un mois
- Les colliers antiparasitaires offrent une protection de 6 à 8 mois
- Les sprays permettent un traitement d’urgence rapide
- En cas d’infestation importante, un shampoing antiparasitaire complète le traitement systémique
Tous les animaux du foyer doivent être traités simultanément, même ceux sans symptômes
Pour l’environnement
- Passez l’aspirateur quotidiennement pendant 2 à 3 semaines sur tous les sols, tapis et meubles. Les vibrations stimulent l’émergence des puces de leurs cocons
- Jetez immédiatement le sac après chaque passage
- Lavez tous les textiles en machine à 60°C minimum : paniers, couvertures, coussins
- Utilisez des sprays insecticides pour l’habitat contenant un adulticide et un régulateur de croissance
- Appliquez-les partout, notamment sous les meubles et dans les fentes du parquet
Maintenez le traitement pendant minimum 3 mois consécutifs pour briser complètement le cycle. Cette durée s’explique par la capacité des nymphes à rester en dormance plusieurs mois.
Prévention contre les puces
La prévention reste infiniment plus simple que le traitement d’une infestation de puces. Contrairement aux idées reçues, les puces sévissent toute l’année grâce au chauffage intérieur.
Protection antiparasitaire
Une protection antiparasitaire continue 12 mois sur 12 est fortement recommandée. Optez pour un traitement polyvalent agissant aussi contre les tiques et, si nécessaire, les phlébotomes.
Brossage régulier
Le brossage régulier avec un peigne anti-puces permet de détecter rapidement d’éventuels parasites. Lavez fréquemment les couchages à 60°C minimum.
Vermifugation
Complétez par une vermifugation tous les 3 mois car les puces transmettent le ténia. Bien que préférant les animaux, Ctenocephalides Felis peut piquer les humains lors d’infestations massives.
Les piqûres se situent généralement sur les pieds, chevilles et mollets. Chaque piqûre provoque un bouton rouge accompagné de démangeaisons. Les puces peuvent théoriquement transmettre diverses maladies aux humains, bien que cela reste rare dans nos régions.
Face aux puces, réactivité et persévérance constituent les clés du succès. Dès les premiers signes, mettez en place un traitement complet associant antiparasitaires pour l’animal et traitement rigoureux de l’environnement. Maintenez vos efforts pendant au moins 3 mois.
Mieux encore, adoptez une approche préventive avec une protection toute l’année. Consultez votre vétérinaire pour choisir l’antiparasitaire adapté.
Considérez une assurance santé animale qui peut couvrir les frais liés aux complications des infestations, notamment en cas de dermatite allergique sévère nécessitant des traitements prolongés.
Foire aux questions
Comment savoir si mon chien ou mon chat a des puces ?
Plusieurs signes révèlent la présence de puces : grattages excessifs, léchage compulsif, zones de dépilation et irritations cutanées. Même sans voir les puces, cherchez leurs excréments : de petits points noirs dans le pelage, particulièrement au cou, au dos et à la base de la queue. Utilisez un peigne à puces ou faites le test du mouchoir blanc humide : si les points noirs forment une auréole rouge-brun, c’est du sang digéré confirmant la présence de puces.
Mon chat d’intérieur peut-il attraper des puces ?
Oui, même un chat d’intérieur peut attraper des puces. Vous pouvez ramener des œufs ou des larves sur vos vêtements et chaussures après avoir marché dehors. Les visites d’autres animaux ou de personnes porteuses de puces constituent également des sources de contamination. Si vous emménagez dans un nouveau logement, des puces en dormance dans leurs cocons peuvent avoir attendu plusieurs mois dans les tapis et moquettes. Le risque reste néanmoins bien moindre que pour un chat d’extérieur.
Faut-il traiter mon animal contre les puces en hiver ?
Oui, le traitement reste nécessaire toute l’année. Bien que les puces ne survivent pas à l’extérieur en hiver, les habitations chauffées réunissent des conditions idéales pour leur développement. Si votre animal ou votre logement est infesté, les puces se reproduisent continuellement à l’intérieur. Les animaux allergiques aux piqûres de puces doivent absolument être protégés en permanence, quelle que soit la saison. Si votre logement est sain et vos animaux correctement traités en automne, vous pouvez éventuellement suspendre jusqu’au printemps.
Puis-je utiliser le même produit anti-puces pour mon chien et mon chat ?
Non, certains antiparasitaires pour chiens sont toxiques et même mortels pour les chats. Les produits contenant de la perméthrine, fréquents dans les traitements canins, provoquent des intoxications graves chez le chat pouvant entraîner son décès. Utilisez toujours des traitements spécifiquement formulés pour l’espèce de votre animal. Consultez votre vétérinaire qui vous conseillera les produits adaptés à chaque animal de votre foyer. Si vous possédez les deux espèces, séparez-les pendant 48 heures après l’application du traitement sur le chien.
